Neige
La neige est apparue jusqu’en plaine et l’idée est de sortir les raquettes après une longue période sans elles. L’hiver reprend du poil de la bête. L’idée est d’en profiter du côté du Grand Saint Bernard, en visant le col de Barrason (il y en a deux, un à l’E et l’autre à l’ O, le choix final à décider au dernier moment).
Bourg Saint Bernard
Nous arrivons à Bourg Saint Bernard et la surprise est de de constater que la quantité de neige tombée est faible. On se retrouve devant le restaurant de l’ancienne station de ski du Super Saint Bernard. Il y a un nouveau projet de relancer cette station, mais sous une forme d’auberge de luxe au sommet de l’ancienne télécabine. Comme d’habitude… Il faut trouver le financement. Au moins le projet a pour lui une idée originale.
Nous partons par la route, faiblement enneigée. Après le virage de Maringo, le choix est laissé entre le goudron ou le verglas. Le foehn a fait son œuvre quelques jours auparavant et la neige a fondu pour mieux geler. En résumé de belles plaques de verglas.
Accident
Nous progressons en évitant comme la peste ces zones gelées, mais les nombreux skieurs passent sur le verglas. Certains aiment le risque… Ce qui est le cas pour l’un d’eux, Jean-Marc qui glisse et son visage heurte le sol. Et voilà un visage ensanglanté. L’arcade sourcilière ouverte. La trousse de secours est sorti et mon oncle Pierre, pharmacien, lui pratique les premiers soins. Un bon moment après et un stripe (pansement) posé, c’est le retour en plaine pour une couture.
Nuages
Nous poursuivons, en évitant comme la peste toutes les plaques de verglas, quitte à filer dans le talus. Puis nous pouvons enfin mettre les raquettes. Dans notre dos, des nuages bien gris s’amoncellent et viennent envahir le ciel. Le col de Barasson me semble de plus en plus compromis. Surtout qu’en discutant avec ceux qui descendent, la soupe de l’hospice monte doucement à nos narines. Alphonse Daudet avec ses trois messes basses, a bien compris la chose.
Combe des Morts
Donc changement de programme et nous filons tranquillement vers l’hospice du Grand Saint Bernard. Nous passons devant le dernier abri, Le Tronchet, tout simple. Tiens il a un nouveau téléphone (relié à l’hospice). Puis nous remontons la Combe des Morts, la bien nommée car en 2015, une avalanche a fait trois morts. La pente se redresse à la fin, mais tel le cheval qui sent l’écurie, nous poursuivons. Le col du Grand Saint Bernard est bien venté et nous apprécions de pour voir rentrer dans l’Hospice du Grand Saint Bernard.
Hospice du Grand Saint Bernard
Comme je connais les lieux, je fais visiter les trésors de la bâtisse : le musée (payant en été) qui nous occupe longuement, la fresque de Napoléon (souvenir de la bataille de Maringo), l’église, la chapelle, les salons, les chambres et enfin l’exposition du trésor. Magnifique. En hiver les chiens sont à Martigny, une avalanche ayant fait comprendre que c’était trop dangereux pour eux. Depuis le Saint Bernard a été croisé avec d’autres races et n’a plus le même aspect. Puis nous filons au restaurant.
Raphaël
A la soupe que cela fait du bien. Puis un des chanoines, Raphaël Duchoud, s’installe à notre table et vient babiller. Les discussions vont bon train. Etant fils de pasteur, c’est l’occasion de découvrir un autre monde. Bel échange. Puis Raphaël file en cuisine et revient avec 5dl de vin. Le geste m’a fortement touché. Partir fut difficile, surtout que le froid vif nous attend dehors.
Descente
La descente se déroule sur le chemin de la montée. La seule variante fut d’éviter la partie verglacée en passant en contrebas … sur le chemin d’été. Nous arrivons au parking juste dans la pénombre, en se disant que le changement de programme et la visite à l’Hospice du Grand Saint Bernard fut tout juste merveilleuse. Pas belle la vie ?
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