Arpelistock
L’Arpelistock est un sommet que j’ai déjà eu l’occasion de visiter en automne (voir cette randonnée). Joli sommet, mais dont la partie finale est raide. L’idée de la journée est de retourner voir ce sommet, mais en variant le parcours et empruntant à la fois le côté valaisan et bernois.
Col du Sanetsch
Nous arrivons la veille au Col du Sanetsch, afin d’être prêts au plus vite, la randonnée est d’une bonne longueur et il faut prévoir du temps. La route pour accéder au Col du Sanetsch est longue et la dernière partie étroite avec un tunnel (en fait deux, il y a un petit et un long de 800 m). La seule chose qu’on espère est de ne pas croiser le bus postal. Tiens en montant, au niveau de la Grande Zour, un lièvre a couru à côté de nous, le long de la route, environ une minute. Moment rare et privilégié.
Arête de l’Arpille
Nous quittons le parking à 8h, il a plu la veille et il fait donc assez frais. On traverse un pâturage, humide ce matin, pour passer sous un pylône électrique. De là, on amorce la montée sur l’Arête de l’Arpille. C’est une arête en terre compacte. Avec l’humidité le terrain est gras. Et plus on monte, plus le terrain devient pentu. J’arrive à la limite d’adhérence de mes semelles et à un replat, je finis par sortir. Par contre c’est bien joli au niveau floral (sainfoin des Alpes, oxytropis des montagnes, …). De suite ça va mieux ! Après 1h, nous arrivons à la bifurcation vers 2700 m. Il y a un cercle en pierres, joli.
Grandes Gouilles
De là, le sentier descend tout doucement dans un monde très minéral. La pluie de la veille a laissé de la grêle sur le sentier. Quelle ambiance. On rejoint ainsi le bas du vallon. On contourne un petit massif rocheux par la gauche, pour voir de haut la première des Grandes Gouilles. La couleur de l’eau est vert émeraude, envoutant. Tiens il y a bien des séneçons doronics dans le secteur, ainsi que des renoncules et tabouret en corymbe. Superbe On débouche devant la deuxième des Grandes Gouilles, moins éclatantes en couleurs. Mais elle est encore entourée de neige. On croise un peu de monde, venant de la cabane des Audannes. On croise un asiatique avec des chaussures à orteils. Rigolo.
Col du Brotsé
À partir de cette deuxième gouille, il faut quitter le sentier, pour poursuivre en hors piste. Là, c’est de la navigation à vue dans une sorte de pierrier, en partie ravagé par la coulée torrentielle de l’eau. Le mieux est de remonter vers le premier tiers gauche (rive droite). Nous voyons deux personnes qui remontent tout à gauche, mais c’est plus pentu. Il y a quelques cairns et une faible sente. Ça se remonte quand même sans soucis. Vers le milieu, un passage plus doux, avec en cette saison le fond de la combe bien en neige. Progression aisée. On vient buter contre le bas du col du Brotsé, défendu par la neige. L’un des notres, met les mini-crampons, de mon côté je passe sans équipement. On rejoint le col du Brotsé (anciennement Brochet), quelle cadre. Là, discussion avec les deux hommes, des allemands de Cologne, qui filent vers le Wildhorn. Vu leur rythme, cela va leur prendre du temps.
Nous poursuivons ce grand col et marquons un pause. Quel cadre, la vue s’ouvre sur les Alpes bernoises et le glacier du Gältegletscher. Superbe
Gältegletscher
Après la pause, nous descendons, en naviguant à vue. D’après la carte, ce serait sur le glacier du Gältegletscher, dans la réalité c’est un monde minéral. Il faut chercher son chemin car il y a des gradins., entrecoupés de névé, délicieux à descendre en glissade. On longe la rive gauche du glacier du Gältegletscher, lorsqu’on voit un homme couper le haut du glacier du Gältegletscher pour le traverser et filer rive gauche. Son chemin est plus direct. De notre côté, cela nous permet de voir le bas du glacier et les ravines de l’eau dans la glace. Joli.
Il faut ensuite remonter des pans rocheux, reste du glacier. Il y a bien de vieux obus sur ce parcours. Ah les fêtes de l’armée ! Bien des cairns parsèment ce parcours. Il faut parfois scruter devant soi pour trouver la suite du chemin.
Vers 2550 m, le chemin vient buter contre des petites barres rocheuses, je perds le sentier. Un coup d’oeil sur la carte et il faut filer à droite. Le sentier fait un grand Z pour contourner ces barres. En contrebas, on voit le plateau et la cabane de la Geltenhütte. Le cheminement demande de l’attention, surtout pour le suivre.
Vers 2400 m, en quittant ce monde de gradins rocheux, c’est même raide et demande une attention soutenue. On retrouve une sente plus agréable pour déboucher devant un torrent. Là, le chemin se perd et décision de couper court pour rejoindre la trace officielle.
Arpelistock
De là, le sentier remonte lentement, mais surement. On sent le début de la fatigue et le rythme est moins énergique. On contourne un premier petit massif. Tiens on recroise notre homme asiatique avec ses chaussures en orteils. Les semelles ne font que 3 mm d’épaisseur, pas terrible sur ce terrain. On dépasse une jolie gouille émeraude, dans ce monde de petits glaciers. Le sentier remonte et vient buter contre un pan rocheux. Là, ça devient assez technique et il faut se sortir les mains des poches. Plusieurs passages demandent de l’attention. Par temps humide, à éviter.
On en sort vers 2800 m, pour enfin longer la vaste croupe finale. Il reste des névés dans le secteur. La vue s’ouvre sur le glacier des Diablerets. On finit par rejoindre le sommet de l’Arpelistock, avec sa jolie croix en bois et ses écussons bernois et valaisan. Superbe. La vue est en partie voilée par les cumulus d’été.
Descente
Après une pause, nous partons. Un homme nous met en garde au sujet de la descente. Nous amorçons la descente et très vite on se rend compte que le terrain est bien délicat : c’est raide, sur un sol poussiéreux, parfois humide et surtout peu d’accroche. Les bâtons sont bien utiles, mais presque chaque pas demande de l’attention. Terrain bien délicat. J’ai le souvenir de la version d’automne avec la neige, bein c’était plus agréable. Le terrain redevient agréable vers 2950, à une marque bleu-blanc.
Arête de l’Arpille
Là, c’est joli. On passe devant un piton rocheux (Pt2943), avec un joli à pic. Le sentier contourne les contreforts du sommet du Pt2825. C’est bien joli, dans un monde très minéral (excepté les renoncules des glaciers).
On rejoint le sentier de la montée, vers 2600 m, en haut de l’Arête de l’Arpille. Là, il suffit de la descendre.
Col du Sanetsch
La descente de l’Arête de l’Arpille est bien plus agréable que la montée du matin, le terrain ayant pu sécher. La descente prend du temps et demande de l’attention car il y a des passages raides. Nous finissons par rejoindre le col du Sanetsch, après 10 h de parcours (incluant les pauses).
Mais bien joué, ton itinéraire dans le minéral me plait bien.
Il y a quelques années j’avais imaginé passer par ce versant nord du Gältehore, mais j’y avais renoncé en pensant qu’il y avait une partie glaciaire peu propice à la randonnée solitaire.
Et puis dis donc, tu as eu une rupture de stock durant le confinement ? 😊 ( de rasoir donc )
Cette sortie ensemble restera dans ma mémoire. Tant au niveau marche et échange. Ton ami Thierry