Vendredi toute la matinée, il pleut à Genève. Je regarde plusieurs fois dans la journée, l’image radar météo pour voir où passe la pluie. Les Alpes font bien barrière et finalement la vallée du Rhône reçoit peu d’eau. Je décide donc d’aller aux Becs de Bosson en allant au Pas de Lona depuis Eison, puis une visite au Scex de Marinda, avant de revenir faire les Becs de Bosson. Il est prévu beau et donc j’envisage une grande randonnée.
Je prévois de partir d’Eison au-dessus d’Euseigne et ses pyramides, plutôt que du côté de Moiry (plus long et les installations du ski sont là).
Je pars donc samedi (en oubliant ma carte, j’ai donc improvisé avec mon smartphone) et passe par les pyramides d’Euseigne. Comme il fait beau, je fais une halte photographique. Toujours aussi belle ces pyramides et elles se désagrent. J’arrive vers Eison, plein de voitures et la route est coupée au milieu du village : c’est la course de VTT du Grand Raid. Bein zut ! Pour information, elle a lieu chaque année depuis 1989, une semaine avant la rentrée scolaire. Cette année le doublement des frais d’inscription a fait couler de l’encre (baisse des inscriptions et manque de sponsors). Et bien montez à pieds comme moi !
Tout ceci m’embête et heureux scooteriste, je me gare quand même au centre du village (Eison-la-Combe), sur la place d’arrêt du bus ! Je trouve plusieurs fontaines sur mon passage, bien agréable pour boire et au retour pour la toilette. Je monte par la gauche, croise la route où les VTTistes suent, puis traverse une forêt. C’est du droit en haut dès le démarrage et avec un bon 30°c humide, ça m’a mis un coup dans les jambes.
Puis j’arrive à Tsalet d’Eison, la vue s’ouvre enfin, mais la montée continue. J’arrive à L’A Vieille, ça monte toujours et je rejoins le parcours du Grand Raid. Ca grouille de monde. Il y a une chapelle toute sympa que je visite. Puis je pars dans le vallon pour le Pas de Lona. Je suis sur le parcours du Grand Raid, c’est une fourmillière. Au début je marche à côté du sentier pour laisser la place au VTT, puis le terrain devenant peu confortable, je reprends le sentier. Peu après j’entends derrière moi un tonitruant “pardon” feminin. L’intonation signifiait “otez-vous de mon chemin”. Je me déporte et m’attendais à un merci pour mon geste. Bein je l’attends toujours ! Cette incivilité m’a juste énervé, ne pas dire merci quelle manque de savoir vivre. (Un sourire coûte moins cher que l’électricité, mais donne autant de lumière. Abbé Pierre)
Sinon des marcheurs encourageait les sportifs et en passant devant eux, certains m’ont envoyé leur encouragement ! Sourires partagés ! Sinon ce Pas de Lona est sévère et il m’a fait mal. J’arrive au col, je m’écarte du troupeau, vers la croix et je m’arrête pour la pause casse-croute. Je n’ai plus la forme. Je vois devant le Scex de Marimba, les VTT y vont, mais ça n’est plus pour moi. A ma gauche les Becs de Bosson est sous un (trop) gros nuage bien gris et j’abandonne son ascension. Triste décadence ! J’envisage quand même la cabane des Becs des Bossons.
Pendant ma pause, les hélicoptères font des aller-retour nombreux, j’aime toujours autant voir ces engins et l’élégance de leur vol !
Puis je repars, en faisant juste un petit crochet pour voir le lac de Lona et je monte vers la cabane des Becs de Bosson. Je m’éloigne avec bonheur de cette foule et le chemin est esthétique. Les Becs de Bosson se dégage enfin, au moins j’aurai des photos ! J’avais trouvé sur Randopassion.org un topo pour les Becs de Bosson. Je le trouvais un peu court et donc en arrivant à la cabane, je pose mes questions pour le sommet. Je suis bien tombé car c’est la gardienne et elle m’explique les deux montées, par l’E voie normale et par l’O, voie des crêtes (depuis la cabane, monter par la crête, puis à un gros cairn contourner par la gauche le ressaut rocheux). Le sommet le plus haut est de l’escalade en 3 ou 4 (elle le fait en libre) et le “petit” sommet (20cm de moins) est juste de la montée dans une cheminée. Sympa la gardienne !
Puis pendant ce temps arrivent deux hommes, Jacques et Jean-Pierre. On discute de nos randonnées respectives et de la source d’eau chaude de Cambioula. De cambiou quoi ? Piqué de curiosité, je suis revenu le lendemain voir cette source et je ne developpe pas cela ici. Jacques me dit qu’il va monter aux Becs de Bossons. Oh oh ! J’ai retrouvé de l’énergie et je saute sur l’occasion pour me joindre à lui, les affaires reprennent !
Nous partons à deux (Jean-Pierre reste à la cabane) pour le col des Becs de Bosson, et discutons bien. Là on part sur la croupe en passant devant une installation de déclanchement d’avalanche (détonation de gaz). Puis les choses sérieuses commencent. Une corde fixe pour passer un ressaut rocheux humide. Cette corde est fortement nécessaire. La montée se poursuit, on bascule d’un côté puis de l’autre de la crête, avec un passage raide dans du terrain gras, heureusement avec de bonnes prises pour les mains. Le sentier se poursuit avec encore une corde fixe, puis un passage dans un trou de la roche et juste après une descente raide. Le secteur est souvent gelé ! Et on arrive enfin sous le “petit” Becs de Bosson 3148.8m, où il faut monter dans une cheminée. L’experience n’est pas terrible avec le sac à dos et le reflex de côté, mais c’est confortable.
Après la séance photo (mais quel panorama grandiose), je me dirige vers la crête O, ça descend doucement puis de plus en plus et c’est peu engageant. Jacques ne le sent pas et de mon côté j’étudie la pente sous toute les coutures pendant 5mn. Puis je “vais voir” et descend un peu. Je trouve que c’est jouable. Jacques préfère faire demi-tour, et je suis chargé de prevenir la gardienne (mon chemin est plus court) qu’il arrivera plus tard (il dort à la cabane).
Pour la descente, il faut rester au maximum sur la crête, c’est du I avec quelques pas de II. Je croise trois lagopèdes. Puis il faut chercher une fissure et la descendre. On trouve une sente et un terrain plus agréable.
On arrive au ressaut rocheux, un anneau est scellé dans le rocher. Je tente la descalade, mais je remonte vite fait ! Je trouve l’échappatoire en passant sur le rocher et je contourne par la droite et quelques pas de II pour sortir des difficultées !
J’arrive à la cabane, 18h30, passe le message de Jacques et poursuit ma route. J’ai retrouvé la forme et j’enchaine sur la crête pour Les Pointes de Tsavolire, magnifique panorama sur le vallon de Rechy et bien sûr toutes les montagnes environnantes. Je rejoins le col du Grand Brandon et descend pour Bella Luette, dans une belle combe (partie de la Montagne d’Eison) pour rejoindre L’A Vieille. Cette dernière a retrouvé son calme et je reprends le chemin de la montée jusqu’à Tsalet d’Eison.
Là je varie les plaisirs et descend droit en bas par Les Mayens d’Eison. La pile de mon GPS me lache (je ne l’ai su que plus tard) et j’ai donc completé la trace après coup manuellement avec le sentier officiel. Mais depuis Tsalet d’Eison, le chemin se perd dans le pâturage, et donc je descends au mieux, retrouve le chemin, le perd ! Dans les Mayens d’Eison, le chemin est indiqué par des piquets colorés, mais là aussi je le perds et descends au mieux. Je rejoins quand même Eison-la-Crettaz où je longe la route jusqu’à Eison-la-Combe. Je suis descendu avec le coucher du soleil, magnifiques couleurs et j’arrive juste à temps à mon scooter ! Une dernière discussion avec des touristes, puis je rentre, la route est longue pour Saint-Prex ! Fin d’une journée mouvementée, mais belle !
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