Un samedi annoncé avec juste quelques éclaircies en matinée, un danger d’avalanche annoncé à 3 et le foehn qui vient de réchauffer la neige, en voilà des conditions pour rester chez soi. Mais le besoin de s’aérer les neurones et de se défouler est plus grand. Mes envies se tournent du côté de l’Etivaz, mais plus de voiture Mobility disponible à Aigle. Certes il y a un bus, mais peu compatible avec le ski matinal. L’inspiration n’est pas là, danger 3, va trouver une course facile. Après bien des errances, c’est le Grammont qui est élu, j’y suis allé plusieurs fois en été, la vue sur le Léman y étant agréable. Je rêve de faire la Combe de Chaumeny à skis, mais l’occasion ne s’est pas encore présentée.
Je descends à Villeneuve, récupère là une voiture Mobility et file vers Le Flon, fin de la route pour Tanay. +5°c, la neige est déjà chaude, un quad à chenillettes monte par la route, comme ça je suis sûr d’avoir une trace défoncée ! Le soleil perce difficilement et je monte par la route à une rythme tranquille et vu la neige lourde, j’évite le raccourci dans la forêt (je le prendrai à la descente).
J’arrive au Col de Tanay, cet passage est toujours apprécié car il marque la fin de la route et l’entrée dans un monde plus intime : le Lac de Tanay. On descend sur la route, en laissant les peaux, par quelques pas de skating. On passe devant le restaurant de Tanay, anciennement tenu par Nicole Niquille. Vers la sortie du village, on part à droite via le chemin d’été en forêt. On se suit avec un père et sa fille et lors d’une de leur pause, je me retrouve devant. Ce chemin est joli, en prenant de la hauteur, des trouées permettent de voir les montagnes environnantes, dommage qu’en ce jour, la météo soit assez bouchée.
Puis en sortant de la forêt, vers le Pt1598, il faut filer en devers pour la ferme d’alpage Les Crosses. Cette était assez ravagé par les avalanches dû à des coulées de neige chauffée. En arrivant sous les falaises de la face E du Grammont, la trace part dans la face S (topo nommé Face S direct qui évite Le Pecheux). La pente se redresse doucement et avec la neige molle, j’ai un doute (danger d’avalanche à 2 dans ce secteur). Le père et sa fille m’ont rattrapé et on décide de suivre cette trace. En solo, je ne m’y serais pas lancé et j’aurai pris l’option de monter par Le Pecheux (voie normale).
Plus on monte dans cette face S, plus la pente se redresse. Je commence à avoir des doutes sur la stabilité du manteau neigeux (il a y des coulées de partout), la neige est pourrie. J’avance avec prudence, tâtant en avant la neige avec le bâton. Le père me colle derrière et je propose d’opter pour la distance de délestage. Un “mais non ça tient” fut servi pour réponse ! Puis le père a dû me trouver trop précautionneux et il m’a doublé et filé avec sa fille. J’ai eu un gros sentiment de solitude, pour ne pas dire d’abandon ! Certes nous n’étions pas ensemble, mais ça fait bizarre ! Sinon les conversions devinrent technique (une sous le Pt2113, je l’ai réalisé face contre la pente) et on passe sur une mini falaise. La vie est belle … une fois ces difficultés franchies !
Après le sommet SE du Grammont (Pt2113), ligne droite pour rejoindre la crête puis juste après le sommet du Grammont (2172m). La croix du sommet se détériore de plus en plus depuis ma dernière visite. Quelques rayons de soleil qui furent vite pixelisés pour avoir une preuve. Après 15 min, on descend ensemble, en passant devant le début de la Combe de Chaumeny qui n’arrête pas de me faire de l’oeil … reste à lui faire du pied !
Descente par le chemin d’été (face NO, puis O) pour pousser un peu dans le devers du Pecheux. On rejoint le Col des Crosses pour une belle descente … dans une neige pourrie infame ! Mes deux camarades du jour avaient un style de toute beauté, mais ils se gamellaient. Pour moi c’était le contraire. Le but ultime est d’avoir les deux (beau style sans gamelle), mais au pire tu peux ne pas avoir de style et te gameller, je sais la vie est injuste !
La pente est jolie par ailleurs, mais on arrive tant bien que mal dans cette neige à rejoindre Tanay. De là, il faut remonter par la route damée au Col de Tanay, je l’ai fait en portant les skis. Puis descente par la route, en coupant par le chemin d’été, on finit bien pas s’habituer à la neige pourrie !
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