Suisse | Valais
  1. Refuge des Bouquetins
  2. Arolla

Refuge des Bouquetins

La veille nous sommes montés, toute une petite équipe, au refuge des Bouquetins (28.- CHF la nuitée). C’est un refuge modeste car il faut cuisiner par soi-même en montant sa nourriture. Il y a un fourneau à bois (bois fourni) et l’eau vient de la collecte des glaciers ou récupération de l’eau de pluie. L’inconvénient est que lors de notre passage, la conduite d’eau venant des glaciers ne délivre rien. Il faut donc gérer le stock et à la fin, une petite expédition dans les hauteurs pour ramener un grand seau. La nuit, comme toute nuit en cabane, est parsemée d’aventures : le cœur qui pulse fort à cause de l’altitude, les ronflements, agitation du voisin, lampe frontale. Bref sans boule Quiès et bandeau pour les yeux, c’est pire !

Le temps de prendre le déjeuner, de profiter des lieux, nettoyer puis prendre des photos, voilà qu’il est déjà passé 9h30. Nous partons en quittant ces lieux magnifiques

Moraine

Il faut descendre la moraine, le chemin est bien marqué. Plutôt pentu, parfois raide, il y a un passage de 10 m qui est un brin exposé : section à flanc de coteau, mais il y a juste de quoi poser un pied après l’autre. Il faut rester vigilant.

Haut Glacier d’Arolla

Puis nous arrivons sur le Haut Glacier d’Arolla. Là c’est débonnaire et il faut suivre la ligne de pente. Les crevasses sont de quelques centimètres, pas de quoi se faire peur. On voit bien des ruisseaux, eau de fonte de la glace, avec parfois une marmite (trou dans le glacier). C’est très esthétique. Le glacier est facile à marcher et ne nécessite aucun matériel. On rejoint la moraine centrale, rocailleuse.

Et zou

On profite d’un névé, plus agréable pour la progression. Puis c’est la pente, assez longue avec bien des blocs rocheux. Pas des plus agréables. Je m’amuse à marcher sur ces cailloux, sorte de jeu et facilité pour progresser. Le hic et que 15 m avant de sortir du glacier, un de ses blocs, instable, me fait perdre mon équilibre … et je tombe du mauvais côté et dévale les 5 m de hauteurs du glacier. Pas le temps de réagir, c’est de l’instinct. Je me retrouve ensanglanté, mais entier et rien de cassé. Bon m’a vie n’a pas défilé devant mes yeux, mais ce sentiment de ne rien pouvoir faire. Surtout un sentiment d’humilité, tu as beau être un professionnel, habitué à faire des km en montagne, la chute est possible pour un rien. Ça remet les idées au clair. Il me reste à poursuivre, avec désormais le picotement des éraflures.

Plan de Bertol

Il faut poursuivre sur le grand plateau de la moraine du Haut Glacier d’Arolla. Vers 2500 m, au panneau d’interdiction pour piéton (sentier emprunté la veille), on remonte en direction du Plan de Bertol. Sur un replat, à 2600 m, on file à gauche (la carte ne mentionne pas cette section du sentier). Un fort joli passage, le long d’un mini falaise s’ouvre à nous. Il est raide, au début une chaine, puis des échelons avec un câble. Cela dégourdit les mains.

On rejoint le sentier de la cabane Bertol. C’est pentu, sablonneux et tout en zizag.

Hermines

La surprise est de voir des mammifères juvéniles de type fouine, remonter allégrement un pan rocheux. C’est festif, joyeux et des petits cris. Trop mignon. Mais est-ce la fouine/marte/belette ou hermine ? Ce n’est qu’après avoir scruté mes photos que je reconnais  des hermines. Première fois que je vois un troupeau d’hermines !

Travaux de la Grande Dixence

On débouche sur le haut de la moraine, avec des restes de la construction de la Grande Dixence sur un replat, dominé par une statue. Il y a des panneaux explicatifs (voir ce PDF).

Moraine

Il faut ensuite descendre le long de la moraine, passer le Torrent de Bertol qui a creusé un sillon (le sentier remonte un peu), puis c’est l’arrivée sur le replat. Là, c’est un peu long.

Arolla

On longe la rive gauche de la Borgne d’Arolla. Tranquille, mais long aussi. Nous finissons par rejoindre le parking du jour à Arolla.

Conclusion

Le refuge des Bouquetins, pour les randonneurs, est un secteur peu prisé de la foule. On croise bien du monde qui file à Bertol. Il existe une variante, via la prise d’eau, mais ce chemin est désormais condamné (chacun s’y engage en prenant ses responsabilités). Il est plus court que le Plan Bertol. Le refuge est modeste et demande de porter et cuisiner sa nourriture. Bref des refuges à l’ancienne en voie de disparition. A visiter donc.