Suisse | Valais

Avec le redoux de ces deux dernières semaines, il faut chercher la neige en altitude et prévoir des courses avec un départ élevé. Deuxième étape, trouver un moyen de transport pour le rejoindre. N’ayant qu’un deux roues, en hiver je dois me débrouiller avec les transports en commun et Mobility. Pour le printemps, on oublie le bus et donc le dernier trajet doit être fait en Mobility. Je regarde les disponibilités et les vacances de Pâques se font sentir, car je n’ai plus que le choix de Sion et encore il faut aller en ville trouver une voiture libre même si je m’y suis pris en début de semaine.
Je fais un tour sur les cartes, les Labande et Camptocamp en recherche d’inspiration et j’arrive in fine à arrêter mon choix sur la Rosablanche. Etant en solo, comme souvent, je suis forcé de passer par Cleuson, les topos ne précisent pas le matériel de glacier par ce versant contrairement à celui de Prafleuri, pourtant le Grand Désert est un glacier sur la carte. Comme je ne connais pas cette partie du secteur, je ne sais pas si le réchauffement climatique a eu reussi de ce Grand Désert.
J’ai choisi cette course car le danger d’avalanche est (enfin) redescendu à 2 (3 dans l’après-midi) et j’ai le souvenir des moines d’Ecône qui avaient péris, emportés par une avalanche, lors de leur sortie en raquettes. Le danger était à 4 ce jour et le chemin d’été (rive droite), coupe une pente raide. C’est pourquoi il faut que le retour se fasse tôt … sachant que la course est longue.

Jour J-1

C’est décidé, je prends une voiture Mobility le vendredi soir, je monte à Siviez et je dors dans la voiture. Oui mais à Siviez, il y a des hôtels ? Certes, mais il faut bien faire des essais dans la vie, si le concept est viable, cela m’arrangerait plutôt bien. J’ai prévu des chaufferettes que je trouve dans le Do-It de la Migros, un mélange de fer/charbon, qui est censé durer pour le petit modèle 5h (1.- CHF) et pour le grand 8h (1.80- CHF). On verra si les nuits fraiches sont viables en voiture. Suite à demain !

Nuit N

Je fus surpris du confort de la Citroën C1, pourtant assez proche de la Smart en taille. J’ai pu coucher le siège et c’est pas trop mal. Par contre p0ur une éventuelle prcoahine fois, rajouter une couche de vêtement car j’ai eu froid au bras et éviter d’être dans le champ de mire des dameuses qui travaillent la nuit avec de puissants projecteurs. Il y a eu l’effet “nuit en cabane” où on a l’impression de passer une nuit blanche, pourtant au matin j’étais frais et dispos. J’ai quand même fait tourner le moteur 25mn au milieu de la nuit pour réchauffer l’habitacle. Il y avait 9° au matin.

Jour J

Départ donc du bas des pistes de Siviez à 6h35 par -2°c, un skieur m’a précédé de quelques minutes et je me suis dit que je ne serais pas tout seul. Raté, il a dû partir au Métailler car je ne l’ai plus vu !
Départ par la route de Cleuzon qui est presque totalement déneigée. Je longe les bords, ça passe encore. La route devient bien praticable à partir du panneau d’interdiction de cirucler. Dans ce bas du vallon, je longe les bords de la route puis les traces partent dans le champ, je ne rattrape la roue que plus haut. De là c’est une longue montée par cette route et ses nombreux et longs lacets, ils devaient avoir un stock de bitume à écouler ! Il y a quelques belles coulées dans la partie au 2/3 de cette course. On finit par arriver aux bâtiments techniques du Pt 2119, on continue par la route (en été on passe sous les escaliers réservés à EOS) puis on déchausse pour traverser le tunnel, je coupe le dernier lacet (au moins un) et j’arrive au barrage de Cleuson.
Je décide de mettre les couteaux, la neige est dure ce matin et comme je ne connais pas le chemin d’été rive droite, qu’on passe au lieu de l’accident des moines d’Econe, je préfère prendre les devants. J’arrive au lieu de l’accident, un plaque commémorative y est placée. La pente est belle en dessous et donne directement sur le lac, par contre je passe sur une épaisseur de neige faible et je me demande comment cela s’est déroulé. Je poursuis le chemin, en pente douce, le versant O est bien purgé, l’herbe souvent apparente. Il faut monter sur des cônes de neige, reste d’une coulée et j’apprecie mes couteaux.
J’arrive à la fin du barrage et sous La Gouille, on quitte le chemin d’été pour remonter le ruisseau enneigé et passer devant les installations hydroéléctriques. J’arrive au pont du Pt2316 et après je cherche le chemin pour le refuge Saint-Laurent, en été c’était facile il suffit de suivre le marquage et la route … mais en hiver, tout est blanc ! Je monte donc dans le vallon, suivant des traces de descente puis je prends une combe qui me plait et par bonheur je rejoins la route. Ainsi j’arrive au refuge Saint-Laurent, comme le mentionnait Labande dans son topo, la porte d’entrée est bloquée par la neige, je file donc sur la croix et profite de la vue sur le lac de Cleuson.
Je prends donc la direction du Grand Désert en essayant de démeler traces de descentes et montée. Après des traversées de vallon, je vois deux skieurs qui descent, alors je ne suis pas tout seul ou bien descendent-ils du Mont-Fort, j’ai opté pour cette deuxième solution. J’arrive au niveau du lac du Grand Désert, Labande disait de prendre rive droite … et les traces sont rive gauche. J’ai suivi les traces existantes, vue les nombreuses traces de descentes depuis le Mont-Fort, ça doit tenir !
Ensuite une longue remontée en pente très douce, mais le panorama s’ouvre. Je commence à voir les pentes plus fortes du glacier du Grand Désert avec une belle trace au milieu. Cette trace est plutôt pentue, j’ai toujours un bon rythme mais ceette montée mais les muscles à rude contribution. J’arrive sur le plateau du Grand Désert, et mon parcours solitaire se termine car je rejoins la foule des grands jours qui viennent depuis le Mont-Fort. La Patrouille des Glaciers 2010 se préparent et des piquets sont déjà installés. Il y a de tous dans cette population, des escargots, des fusées, des encordés … et moi dont l’arrivée au sommet me tarde car je commence à être lessivé !
J’arrive au bas du sommet à 12h, presque tout le monde déchausse là et je finis à pieds pour arrive enfin à la Rosablanche. Quelle vue depuis là-haut, magnifique, grandiose. Je m’en mets plein les yeux … et aussi dans la carte mémoire. Puis je descends et marque une pause casse-croûte, non sans admirer le va-et-vient !
13h, il aurait fallu descendre un peu plus tôt mais les muscles avient besoin de ce break. Descente au début dans une bonne neige, poudreuse un brin transformée, ensuite tout y passe, poudreuse transformée, neige croutée, neige damée par les skieurs, neige transformée. On passe d’un type de neige à l’autre sans prévenir.
A la montée j’avais vu des traces de descente dans le vallon de Les Morevintières, j’essaye de trouver le départ de ces traces et remonte au mieux (ciseaux, canard) et trouve une marque d’été, c’est bon signe me dis-je. Puis je ne vois plus qu’une trace et sur ma gauche un secteur abrupte. Je stoppe ici ma tentative et rebrousse chemin. Descente dans une série de vallon puis plats dans une neige transformée et pistée, pas désagréable. Je passe devant la ferme de Plan de la Chaux, tout content de cette opportunité puis je retrouve le chemin de la montée au niveau du pont.
Descente dans le couloir des installations hydroléléctrique puis par le chemin (de la montée) d’été de Cleuzon. Vers la fin, c’est une série de faux plats, toujours pénible en fin de course. Il passe bien du monde sur ce chemin en ce début d’après-midi. J’arrive au niveau du barrage, je descends dans les pentes juste devant le barrage et rejoint la route. A ce moment je vois une famille qui remonte au mieux pour ensuite descendre par le chemin rive gauche. Je me dis que cela mettra de la variété et que je rejoindrai les pistes et m’éviterait la route du bas.
Descente par ce chemin rive gauche, chemin assez étroit parfois et bosselés mais pas désagréable puis on rejoint les pistes où on se fait plaisir dans cette neige de printemps. Je vois d’ailleurs bien des sac avec piolets sur cette piste. J’arrive à Siviez, par une douce journée d’avril (12°c à l’ombre mais au soleil ça chauffe), les gens bronzes et profitent de cette belle journée. Fin d’une fort belle randonnée, longue certes, mais dont la vue est variée. Je me suis juste énervé à Sion, au moment de remettre la voiture Mobility à sa place reservée … mais occupée par une autre voiture (c’est pas bien ça !) !