Un peu d’histoire

Lorsque j’ai commencé la randonnée, les bâtons de marche télescopiques ne faisaient pas partie de mon équipement. Puis des douleurs aux genoux m’ont fait changer d’avis et depuis je les prends souvent. Après plusieurs années, j’ai eu l’occasion d’acheter plusieurs bâtons et d’en voir passer d’autres sous mes yeux. Il y a aussi des différences entre l’hiver et l’été.

Moindre effort

En randonnée d’été, on estime que les bâtons de marche permettent d’économiser environ  10% de l’effort. A titre personnel, je ne les utilise pas à la montée en été, je les porte souvent à la main ou dans le sac. Mais bien des personnes les utilisent beaucoup à plat ou à la montée. Cela permet de garder son équilibre.

En descente, c’est là que je les aime, car ils soulagent les genoux. Après tout, je suis venu aux bâtons pour cela. On parle de soulagement, pas d’évitement. Pour cela il faut deux bâtons, un seul ne suffit pas. Un seul bâton est utile pour une aide ponctuelle, mais ne permet pas de soulager les genoux. L’effort n’est pas reparti et il n’y pas de transfert de notre poids sur les bâtons.

Terrain gras

En été, lorsque un terrain est humide, on parle de terrain gras. Lorsque le chemin est pentu, cela crée une ambiance patinoire. La semelle se charge de terre et offre peu de retenue. Les bâtons, avec leur pointe offre un appui appréciable. Sans eux, c’est la galère assurée. Je ne compte plus les descentes dans ce style de pente où j’ai fortement compté sur ces bâtons de marche pour la randonnée. Inestimable.

Fermetures

Il  y a 4 types de fermeture pour les bâtons :

  • Un seul brin : bâtons de skis
  • Fermeture à vis
  • Fermeture à loquet
  • bâtons pliants (emboîtement des brins)

Bâtons de ski

Canne

L’ancêtre est la canne en bois de nos aïeux ou le brave morceau de bois sec trouvé sur le chemin. C’est simple, rudimentaire, mais peu efficace. Pour le ski de randonnée, je n’utilise pas de bâtons télescopiques, mais un bâton rigide en aluminium. Alors qu’en raquettes, j’utilise mes bâtons télescopiques. Pourquoi cette différence. En ski de randonnée, on passe parfois à l’arrache, lorsque les peaux offrent peu de retenue (neige dure) et qu’on a la flemme de mettre les couteaux pour un court passage. Lors de cette traversée, je compte puissamment sur les bâtons et mets le maximum de poids sur eux. Dans des conversions exposées, je dois être sûr des bâtons à 100%. Les bâtons télescopiques se rétractent parfois (le système de fermeture cède sous l’effort). En raquettes, je mets moins d’effort et tolère cette éventualité. Donc en ski de randonnée, j’utilise des bâtons fixes.

Fermeture à vis

Fermeture à vis

C’est la fermeture la plus classique et la moins chère. Donc on la trouve sur les bâtons de marche premiers prix. Un mécanisme de vis à l’intérieur des brin s’écarte lorsque on tourne un brin et vient bloquer les bâtons. L’inconvénient est qu’au fil des années, ce mécanisme s’use et il devient de plus en plus difficile de bloquer les bâtons. J’ai donc changé de bâtons de marche pour un système à loquet.

Fermeture à loquet

Fermeture à loquet

Le mécanisme de fermeture est à l’extérieur du bâton et permet par un loquet de bloquer à la position désirée le bâton. Ce système est bien plus résistant que la vis.

Bâtons pliables

Bâton pliable

Dernière innovation, le bâton pliable. A l’achat, il faut prendre celui adapté à sa taille. Il n’est pas possible de les régler ensuite. Par contre ils sont très légers et d’un encombrement minimum. L’inconvénient est qu’une fois acheté, on ne peut plus les régler. Ce style de bâtons est à réserver pour ceux qui sont partisans de l’ultra léger ou de l’encombrement minimal.

Il existe des bâtons pliables qui ont une section à loquet. Le mix entre le bâton à loquet et pliable (exemple le Leki Vario). Le tarif monte en flèche.

Matériaux

Aluminium

L’avantage de l’aluminium est sont prix bas, sa grande résistance. L’inconvénient est son poids et qu’il peut y avoir de la corrosion.  L’aluminium est très souvent allié avec d’autres métaux afin d’augmenter sa dureté. Il y a bien des mélanges possibles et c’est pourquoi on voit des numéros, exemple aluminium 7075 (alliage aluminium-zinc et bien d’autres. Voir ce lien pour plus de détails). L’argument d’aluminium 7075 de type aéronautique est bien hilarant (cet aluminium est en effet utilisé en aéronautique). Les commerciaux ne manquant pas d’idée pour vendre !

Titane

Le titanium est aussi résistant que l’aluminium, mais bien plus léger et résistant à la corrosion. Attention la marque Leki utilise ce mot de titanium pour ses bâtons en aluminium. Les bougres !

Carbone

Les bâtons en carbone sont les plus chers, mais les plus légers et fins. Pas de problème de corrosion. Ce sont ceux que j’utilise.

Type de poignée

Caoutchouc

C’est simple et basique. Mais cela peut provoquer des ampoules.  Peu confortable.

Liège

Question de goût, mais respire mieux que le caoutchouc. Contact assez dure, moins que le caoutchouc. Pour les mains moites, sûrement un bon choix.

Mousse

C’est mon choix personnel, doux et confortable. Bon en adhérence lorsque mouillé, moins que le liège.

Il est préférable de prendre une poignée prolongée par un grippe antidérapant. Lors des passages en dévers, cela permet de prendre le bâton plus bas, sans devoir constamment le régler.

Rondelles

Rondelle

Je ne compte plus le nombre de rondelles perdues sur les sentiers que je vois lors de mes randonnées. La rondelle permet d’éviter que le bâton ne s’enfonce dans la neige, névé ou dans les trous des rochers. En hiver il est souvent possible de changer pour des rondelles plus grandes offrant une plus grande portance. L’inconvénient est que ce n’est pas toujours facile de changer (système à vis usé,… )  et que chaque fabriquant utilise son propre système forcément incompatible avec les autres. Bref une rondelle de perdue, peut être difficile à acheter dans un autre magasin. En raquettes j’utilise mes bâtons de marche d’été, sans changer les rondelles. Cela ne me gène pas. Pour le ski de randonnée, les rondelles sont fixées à jamais sur le bâton.  Pas possible d’en changer.  Et c’est tant mieux.

Dragonnes

Les dragonnes permettent de garder le bâton autour du poignet. Pratique en cas de déséquilibre, le bâton restent en mains. On peut aussi utiliser les dragonnes pour appui, au lieu de la main. L’inconvénient est que les dragonnes se desserrent tout le temps.

Système antichoc

Certains bâtons offrent un système antichoc. L’idée est qu’un ressort amortisse le choc plutôt que nous. Mes premiers bâtons avaient ce système, mais cela alourdi le bâton pour une efficacité discutable. Après tout mes bras font cet effet. Pour ceux qui ont des douleurs aux coudes, cela doit valoir le coup. Du coup je n’achète plus de bâtons avec ce système.

Gadgets

Certains bâtons offrent des gadgets sur la tête de la poignée : boussole, thermomètre. Cela est aussi utile qu’une verrue sur le nez. A la rigueur un système de vis pour appareil photo qui permet de transformer le bâton en monopod.

Embout en caoutchouc

Les embouts sont utiles lors du rangement ou portage, afin d’éviter de blesser quelques-uns. Mais qu’est-ce que cela se perd vite ! Conclusion, je n’en utilise plus.

Orage

Les matériaux des bâtons restent conducteur lors d’un orage. Même le carbone englué de résine. Il faut donc éviter de garder les bâtons près de soi en cas d’orage.

Chiens

Je n’utilise pas les bâtons contre les chiens, sauf une seule fois où un randonneur avec un chien nullement éduqué montrait trop ses crocs contre moi qui ne faisait que passer gentiment. Les bâtons contre les chiens est le meilleur moyen de l’exciter et de se faire mordre.

Entretien

Après une randonnée sous la pluie, il suffit d’ouvrir les brins pour bien aérer et faire sécher le tout. Éventuellement un coup de chiffon. On ne graisse surtout pas. Le nettoyage avec du simple savon de Marseille suffit.